Accueil > Les questions au Parlement > Question n° 94417 de M. Léonce Deprez, le 16 Mai 2006
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Question écrite n° 94417 de M. Léonce Deprez
Question au J.O.* le 16 Mai 2006 - Réponse au J.O.* le 11 Juillet 2006
Question : M. Léonce Deprez appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les préoccupations des porteurs d'emprunts chinois non remboursés à ce jour et particulièrement des emprunts de 1913, 1914 et 1925. L'État français, responsable direct, pour l'emprunt 1925 ou associé aux émissions des précédents emprunts non honorés dont le placement avait été autorisé et même soutenu, par lui sur la place financière de Paris après la faillite de la banque industrielle de Chine en 1923, par le biais d'une loi du 8 février 1923, ne risque-t-il pas de contracter à nouveau une responsabilité directe ou associée, au titre des nouveaux emprunts chinois dont il a autorisé l'émission depuis 2005, pour gagner des parts de marché en faveur des entreprises françaises, comme il avait cru pouvoir préserver - avec l'échec que l'on sait - la présence en Extrême-Orient des entreprises françaises de l'époque. Il lui demande toutes précisions relatives aux précédents emprunts chinois et aux projets actuels.
Réponse : Aucun accord n'a pu être trouvé à ce stade sur le remboursement des emprunts émis par la Chine entre 1903 et 1925, compte tenu de l'écart important existant entre les positions respectives des deux parties. Les autorités chinoises ont néanmoins accepté le principe d'une reprise des négociations et la constitution d'un groupe d'experts. Celui-ci s'est réuni à Paris en juillet 2004, mais n'a pu permettre d'aboutir à un accord. Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a attiré l'attention de son homologue chinois sur ce dossier lors d'un entretien bilatéral en décembre 2005, lui demandant de donner une impulsion politique à la négociation afin de parvenir à une solution plus satisfaisante pour les porteurs français. Le ministre chinois des finances a indiqué qu'il saisirait son collègue du ministère des affaires étrangères, compétent pour cette négociation. Les échanges avec les autorités chinoises sur ce dossier vont se poursuivre. Ces échanges revêtant un caractère intergouvernemental, les associations représentant les porteurs ou spoliés n'y sont pas directement associées. Néanmoins, elles sont en contact régulier avec l'administration française, qui les informe de l'évolution de ce dossier. En ce qui concerne des émissions récentes, il n'y a eu, à la connaissance du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, aucun emprunt obligataire émis, depuis 1983, sur la place financière de Paris à l'intention des particuliers français qui ne soit arrivé à échéance. La cote d'Euronext indique que les emprunts cotés les plus récents et non échus ont été émis en renminbi (monnaie chinoise), en 1983. Si des émissions sur la place de Paris ont eu lieu récemment, il ne peut s'agir que d'obligations non cotées et réservées aux investisseurs professionnels. Ne pouvant être souscrites par des particuliers, ces émissions ne nécessitent donc pas de visa de la part de l'Autorité des marchés financiers et n'engagent en tout état de cause pas la responsabilité du gouvernement français. Sur instruction, les services économiques de l'ambassade de France à Pékin assurent un suivi attentif du contentieux franco-chinois en matière de biens spoliés avec les autorités chinoises, dans la perspective notamment d'un prochain déplacement du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie en Chine au cours du second semestre 2006. L'administration française informera naturellement la représentation nationale et les associations représentant les porteurs de l'évolution de ce dossier.

G.N.D.P.T.A.

Groupement National de Défense des Porteurs de Titres Anciens

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